Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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VOUTE DE CANNES LORS D’UN MARIAGE DE COMPAGNON

Copie de photo de mariage

Nous avons déjà évoqué le rite de la voûte de cannes des compagnons du tour de France lorsqu’ils veulent honorer (et protéger) celui qui passe en dessous. Nous avons indiqué en quelles circonstances s’effectue ce rite et avons illustré l’article par la photo d’une voûte de cannes honorant le ministre de l’artisanat en 1973.

Voici une autre photographie qui se rapporte cette fois-ci à un mariage de compagnon. Il s’est déroulé à Pernay (Indre-et-Loire), petite commune dont le portail de l’église est curieusement orné de la devise de la République. Le compagnon boulanger du Devoir, au bras de son épouse, passe sous la voûte formée par les cannes que tiennent ses « Pays », pommeau en main et embout levé.

A gauche, juste après les pompiers, le compagnon qui tient une canne enrubannée est le « rouleur », qui dirige la cérémonie. A droite, face à lui, on remarque l’adjudant du corps des pompiers de la commune, ceint de sa « couleur » (ruban), la main gauche sur le coeur, levant la main droite dans l’alignement des cannes. Cela n’a rien à voir avec le salut fasciste ! Faute de canne, il lève la main parallèlement à celles de ses Pays. Il est aussi possible qu’il s’agisse d’un compagnon de l’Union Compagnonnique, qui se « met en Devoir » selon le rite de son association. Ne voulant pas rompre l’harmonie des cannes, il lève la main au lieu de l’étendre horizontalement.

La photo a été prise au tout début des années 1960.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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2 Comments to “VOUTE DE CANNES LORS D’UN MARIAGE DE COMPAGNON”

  1. Avraham MALTHETE dit :

    La devise de la République n’a ici rien d’étonnant, sauf peut-être son emplacement car, tout édifice religieux construit avant 1905 est, jusqu’à aujourd’hui « bien national » et les révolutionnaires de 1789 avait initié cela, à commencer par N. D. de Paris qui, si je ne trompe, en est toujours « ornée ».

  2. Laurent BASTARD dit :

    Le passage d’un compagnon et de son épouse sous une voûte de cannes, à la sortie de l’église où ils se sont mariés, ne semble s’être répandu qu’après la 2e guerre mondiale. Les photos qui l’attestent sont nombreuses après 1950 et jusqu’à aujourd’hui, alors que nous n’en connaissons pas pour l’entre-deux-guerres, ou plus loin encore.

    Un indice : dans le journal « Compagnonnage » de juin 1949 (p. 6), la rubrique « Carnet » relate le mariage du compagnon serrurier Bernard Boudeau et de Melle Paule Martin, en l’église Sainte-Madeleine de Nantes, le 19 avril 1949. Il est notamment écrit que :

    « Ce fut un vrai mariage compagnonnique, car Bernard Boudeau s’est marié avec canne et couleurs et accompagné de nombreux Compagnons et Aspirants venus des quatre coins de la Province. Plus d’un vieux Compagnon avait la larme à l’oeil à voir revivre une vieille tradition de notre cher Compagnonnage. Dans le choeur avaient pris place une douzaine de Compagnons avec canne et couleurs. Tous les autres étaient massés dans la grande nef. Après la messe (…) les mariés sortirent de l’église (…) en passant sous la voûte formée par les cannes et couleurs entrecroisées des nombreux Compagnons présents. »

    Or, s’agissait-il vraiment d’une « vieille tradition compagnonnique » réactualisée, ou bien d’une innovation ?

    Ce point mériterait d’autres témoignages, et surtout des écrits, car il n’est pas confirmé pour l’instant.

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