Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LA SOCIETE DU 10 DECEMBRE, PAR DAUMIER (1850)

Honoré DAUMIER (1808-1879) est le créateur du personnage de Ratapoil, militaire nostalgique de Napoléon 1er et militant forcené pour l’avènement de son neveu Louis-Napoléon Bonaparte à la dignité impériale. Daumier a créé Ratapoil en octobre 1850 et il publiera une trentaine de planches avec lui, dans le journal « Le Charivari », jusqu’en décembre 1851. A partir de cette date, Daumier s’auto-censurera, car Ratapoil sera parvenu à ses fins : par le coup d’Etat du 2 décembre 1851, le président de la IIe république Louis-Napoléon Bonaparte renversera le régime et quelques mois plus tard se proclamera empereur…

Nous avons déjà évoqué Ratapoil dans l’article LE BATON DE RATAPOIL, car il est toujours porteur d’un gourdin et partisan de la méthode forte pour convaincre ses opposants.

Le dessin que voici représente la « Prestation de serment d’un nouveau membre de la société philantropique du dix décembre. » On y voit Ratapoil, au centre du trio, pointant son bâton (son gourdin, plutôt), vers le bas, tandis qu’à gauche, un militant à casquette hurle au nouveau membre, à droite, la formule de son serment : « Je jure d’assommer tous les Parisiens qui ne crieront pas avec moi : vive l’empereur ! ». L’impétrant et les autres personnages vont ensuite lever leur verre en son honneur en répétant la formule.

S’il y eut bien des clubs et autres groupements en faveur de la restauration de l’Empire, l’intitulé de celle-ci, dite « société philantropique du dix décembre » est probablement imaginaire. D’autant qu’elle n’avait rien de philantropique. La suite des évènements le prouva.

Cette estampe est extraite de la brochure illustrée disponible au musée de la franc-maçonnerie, 16 rue Cadet à Paris-9e, où est présentée du 21 mars au 25 octobre 2014 l’exposition « Daumier ou la caricature au service de la liberté ».


Dans un autre numéro du Charivari (11 octobre 1850) figure la lithographie intitulée « Ratapoil et Casmajou, membre des plus actifs de la société philantropique du dix décembre : portraits dessinés d’après nature et réellement frappants. » Frappants, en effet, à en juger par les bâtons menaçants qu’ils portent sur eux…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Tags:

Leave a Reply