La photo illustrant cet article nous montre un soldat âgé, tenant sa canne des deux mains, à l’horizontale. Canne de marche et insigne d’autorité, car Charles BAYET ne manquait pas de courage et de patriotisme.

Voici ce que rapporte le magazine « Lectures pour tous » dans son numéro du 15 novembre 1918 et son article « Poilus à barbe blanche ».
Après avoir cité plusieurs engagés volontaires qui avaient passé l’âge de reprendre du service, le rédacteur ajoute :

« N’avaient-ils pas l’admirable exemple d’un des grands maîtres de l’enseignement français, l’exemple de Charles Bayet qui vient de mourir. Directeur de l’Enseignement supérieur, commandeur de la Légion d’honneur, ancien volontaire de 70, celui-ci reprend du service comme sous-lieutenant à soixante-cinq ans au camp retranché de Toul. Depuis novembre 1914 jusqu’en février 1915, il prend part au bois Le Prêtre, à la bataille de l’Argonne. Son fils, Jean Bayet, y trouva la mort. Il part lieutenant à Salonique et l’Armée d’Orient attache sur sa capote la croix de guerre. A peine en est-il revenu, atteint d’une crise de paludisme, qu’il court aussitôt à l’Etat-major de l’armée de Lorraine ! Pour saluer sa vaillance le colonel du 95e territorial lui avait à son retour d’Argonne confié la garde du drapeau. »

Charles Bayet tenait une canne mais, selon l’expression, il avait dans sa besace un bâton de maréchal !

Article rédigé par Laurent Bastard, merci