Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
BATON PORTE-SEL DES CHAMELIERS D’ASIE
Categories: Bâton comme outil

Henry LETURQUE a publié en feuilleton dans le « Journal des Voyages » de 1906 un récit d’aventures en Asie centrale intitulé « Les Mangeurs de sable ». Une partie de son récit est probablement issue d’informations authentiques, comme celle qui suit.

Voulant gagner Irkoutsk puis le Tibet via le désert de Gobi, les aventuriers voyagent à dos de chameau. C’est là qu’intervient un bâton spécial destiné à faire avancer les bêtes en douceur…

« Le lama présente à chacun de nos amis un bâton long de six pieds ; et à l’une des extrémités, un petit sac est suspendu.
« C’est du sel, leur explique-t-il ; tenez le bâton de manière à ce que le sac soit toujours devant la tête du chameau, qui, friand de la matière alcaline, tâchera de l’atteindre et n’en courra que plus vite. (…) ».
Les chameaux sont admirablement dressés. Au lieu de les frapper d’un bâton sur les jambes de devant, ainsi que le font les Arabes pour les forcer à s’agenouiller, le lama fait entendre un léger coup de sifflet. Les bêtes se mettent sur leurs genoux et se relèvent d’elles-mêmes quand elles ont senti le cavalier sur leur dos.
Dans le mouvement ascensionnel, la tête de Pastek a heurté un objet suspendu au-dessus de lui. (…) Ce sont des racines de rhubarbe que nos chameliers vont arracher dans les montagnes du Tibet, où les Chinois n’osent s’aventurer. Après les avoir coupées en deux, nous les suspendons pour les faire sécher. »

Plus loin, on découvre à quoi servent ces racines : « Le lama détache la pochette de sel suspendue au bâton que porte chacun des cavaliers et la remplace par un morceau de rhubarbe.
« Le sel ne vaut rien pour l’instant, explique-t-il tout en se hâtant dans son travail ; les bêtes en ont mangé ce matin. »
Nos compagnons sont…en bosse, les bâtons s’abaissent, et attirés par l’arôme pénétrant de la racine purgative, les quadrupèdes partent à grandes enjambées. »

C’est la version mongole de « la carotte qui fait avancer l’âne »…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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