Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
D’AUTRES FABRICANTS DE CANNES EN 1849

Nous avons évoqué Théodon fils, grand fabricant de cannes parisien en 1849, lors d’un précédent article. D’autres fabricants participèrent à l’exposition agricole et industrielle de Paris, cette année-là, et sont cités dans le rapport qui fut publié l’année suivante.

Voici leur nom et les appréciations du jury (nous avons exclu les seuls fabricants de parapluies, fouets et cravaches), ce qui permet de constituer une base documentaire qui sera complétée par d’autres noms issus d’annuaires et rapports d’expositions au XIXe siècle.

« M. COLLETTE, rue du Temple, n° 12, à Paris (Seine). Il fabrique les genres courants, c’est-à-dire les cannes de 3 à 10 francs pièce, les cravaches de 12 à 72 francs la douzaine, les fouets de 36 à 72 francs la douzaine. Dans ces limites, M. Collette fait, pour la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, des affaires qui atteignent le chiffre de 200 000 francs. Depuis le dressage du jonc jusqu’à la ciselure des garnitures, tout est exécuté par 50 ouvrières, dont 20 travaillent dans son atelier.
M. Collette a succédé à M. Gallois, qui a été mentionné honorablement en 1844 ; il paraît avoir soutenu l’excellente réputation de son prédécesseur, et mérite que le jury lui accorde une mention honorable.
M. BICHERON, rue Saint-Martin, n° 115, à Paris (Seine). Il prépare, refend et polit la baleine (…) il a inventé un procédé et une machine pour la refouler. Il vend toutes ses baleines refoulées aux fabricants de cannes, de fouets et de cravaches, qui les emploient de préférence à celles de Hambourg, un peu plus chères et moins nerveuses. Le refoulage de la baleine paraît avoir été imaginé en 1836 par M. Deschamps ; M. Bicheron l’a perfectionné ; ses applications et sa fabrication ont déjà été jugées très favorablement en 1844 ; depuis cette époque, M. Bicheron s’est occupé de cette industrie nouvelle avec autant de zèle que d’intelligence, aussi le jury lui confirme-t-il la mention honorable.
MM. RENARD et Cie, rue Neuve-Saint-Laurent, n° 17, à Paris (Seine). Il amollit, détord, étire, comprime les cornes de bélier et en fait de jolies cannes, qui, finies, polies, imitent les cannes en corne de rhinocéros. Les plus chères se payent de 25 à 30 francs la pièce, mais celles dont la vente est courante ne valent que 6 ou 7 francs, et le perfectionnement des moyens de travail en réduirait encore de beaucoup le prix. (…) M. Renard fait également des cannes en écaille et les pommes de canne en écaille plaquée sur corne blonde. Il occupe 6 ouvriers. Le jury lui accorde une mention honorable ».

On aura noté l’emploi de matières animales dans la fabrication des cannes de cette époque : les fanons de baleine, la corne de bélier, la corne de rhinocéros, l’écaille de tortue, tous produits (sauf les cornes de bélier) dont le commerce est aujourd’hui quasi interdit pour préserver les espèces animales dont ils sont issus.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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